Un commun est une ressource partagée, gérée et maintenue collectivement par une communauté. Cette ressource peut être naturelle, matérielle ou immatérielle. Un commun implique que la propriété ne soit pas conçue comme une appropriation ou une privatisation mais comme un usage. Appliqué à nos villes, l’objectif est d'appréhender la rue comme un commun afin de repenser ses usages dans un objectif d’inclusivité et de durabilité.
Pour cette sixième interview vidéo de la série La Rue Commune, Anne Faure, Urbaniste et Présidente de l’association Rue de l’Avenir et Roddy Laroche, Chef de projets à La 27e Région ont pu s'exprimer sur ce que leur inspire la notion de communs appliquée aux politiques urbaines et à l'aménagement du territoire.
Le terme de communs peut sembler trop conceptuel pour les collectivités. Une vraie démarche de sensibilisation et d’acculturation pour expliquer ce qu’est un commun est nécessaire. Il est préférable d’utiliser ce terme avec parcimonie. Roddy Laroche suggère de l’aborder sous la forme d’une coopération entre différentes parties prenantes pour gérer des ressources. Depuis quelques années, plusieurs projets de communs se sont développés et on fait leurs preuves comme les Jardins des Fadas Bucoliques à Marseille ou les Marais salants de Guérande.
En vogue, le terme de commun commence à se généraliser auprès des collectivités. L’atout des projets de communs est d’associer les acteurs locaux et citoyens pour coconstruire et cogérer nos quartiers, villes et territoires de demain. Ainsi, il y a un réel besoin de sensibiliser les élus et agents de collectivités à cette forme de coopération avec les acteurs locaux et citoyens. Il s’agit de faire comprendre à l’acteur public qu’il peut travailler avec et ne pas être uniquement dans une logique descendante.
Les communs permettent une forme d’émancipation de l’acteur public et de l’administration.
Roddy Laroche, Chef de projets à La 27e Région
Au fil du temps, nos usages de la rue se modifient, volontairement ou involontairement. Notre époque est marquée par cette transition entre la fin du tout-voiture et la montée en puissance des modes doux ou actifs de déplacement. Dès lors, associer les citoyens afin de faire évoluer l’aménagement et les usages de nos rues paraît essentiel. Des catégories de population comme les enfants, personnes âgées et celles en situation de handicap ne sont pas prises en compte dans la conception de nos rues. Un des prérequis indispensables pour inclure ces « oubliés de la circulation » est de ralentir la vitesse des véhicules. Il s'agit de rendre la ville plus accueillante avec entre autres des aménagements adaptés et la présence de trottoirs accessibles. Enfin, il est aussi question de rendre la ville plus durable en réduisant les pollutions atmosphériques et en massifiant les îlots de fraicheur.
Pour développer les modes actifs, il ne faut pas attendre que les gens soient dans la rue mais leur proposer un espace attractif et agréable qui leur donne envie de marcher ou d’utiliser leur vélo.
Anne Faure, Urbaniste et Présidente de l’association Rue de l’Avenir