Risques d’inondation, de pollution des nappes phréatiques… L’imperméabilisation de nos rues n’est pas sans incidence sur le cycle de l’eau. D’autant plus que les sols ont un rôle capital à jouer pour les services écosystémiques. Pour cette nouvelle vidéo de la série La Rue Commune, Ivan Drouadaine, Directeur Technique et Recherche à Eurovia et Michel Benard, Président Directeur Général de Infra Services se sont prêtés au jeu de l'interview sur le thème de l'eau en milieu urbain.
Face aux phénomènes d’îlots de chaleur, ou encore d’inondation, le sol doit jouer son rôle pour permettre à la rue de disposer d’une certaine résilience. Les dernières conceptions urbaines mobilisent différents leviers tels que des matériaux drainants et non imperméables. Noues et mares peuvent également être reliées en évacuation pour permettre de drainer les pluies les plus torrentielles.
L’adaptation au risque climatique n’est pas le seul avantage de la perméabilisation des sols : ses atouts intrinsèques sont nombreux : elle constitue un microbiotope qui va amener de la biodiversité, sans parler de l’amélioration du cadre de vie qu’elle procure.
Depuis plus d’un siècle, nos sols urbains sont entièrement bétonnés, avec une approche « tout tuyau » concernant l’évacuation des eaux pluviales. Aujourd’hui, l’approche tend à faire appel à la gestion intégrée des eaux pluviales. Elle représente 15 à 20% d’économies sur les projets d’aménagement urbain. Les espaces verts sont les outils les plus adaptés au stockage puisqu’ils contribuent également à préserver la biodiversité.mais il peut être intéressant d’avoir recours aux ballasts utilisés sur les chemins de fer ou d’autres matériaux de grosse granulométrie. Le projet des Mureaux évoqué par Ivan Drouadaine dans la vidéo est emblématique de solutions développées à l’échelle du bâtiment puisque chaque immeuble construit stocke son eau sur le toit dans ses espaces verts.
"Avant les matériaux de revêtement provenaient de nos carrières. Maintenant, ils proviennent obligatoirement de l’économie circulaire des matériaux de la construction" Ivan Drouadaine
Alors que la volonté politique est forte et marquée par les documents de programmation tels que les SAGE et SDAGE, les aménagements en faveur du cycle de l’eau tardent à se réaliser.
Les retours d’expérience sur le terrain sont pourtant enthousiasmants : sur la ville de Bordeaux, derrière la gare, un parc a prouvé une fois de plus l’efficacité des solutions classiques et reproductibles telles que les noues et mares
Il faut changer les règles de la conception, on ne peut plus aborder des projets comme avant. Michel Benard