Usagers des transports en communs, automobilistes, cyclistes et même trottinetistes... La diversification des usages ne doit pas se faire sans penser à la cohabitation de ces différents modes. La Rue Commune a invité Thomas Jouannot, directeur de projet modes actifs au Cerema et Sébastien Simonnet, consultant expert en mobilités durables à Transitech, pour imaginer une rue qui soit un support de multimodalité.
Parmi les conséquences des confinements successifs sur les usages de mobilité, il y a une baisse des usages des modes de transport collectifs au profit d’une augmentation des déplacements à vélo d’environ 30%, mais aussi en voiture individuelle.
Pour s’approprier la rue, l’enjeu demeure la limitation de la vitesse globale. Grâce à la décélération, il est possible d’augmenter la sécurité routière ainsi que la qualité de vie et la convivialité. Sans ce nécessaire ralentissement des flux, il n’est pas possible de penser une rue qui soit un lieu en soi.
"Le réseau rue commune vient se dessiner en filigrane de ce réseau principal de transport : une majorité des flux du quotidien sont des flux de courte distance."
Pour proposer une nouvelle offre en termes de mobilité en lien avec les principes de La Rue Commune, envisager la mixité des mobilités une solution pertinente face à la multiplicité des usages. Thomas Jouannot expose sa méthodologie pour garantir une voirie attractive pour tous, y compris les cyclistes. Elle repose sur trois critères le volume de trafic motorisé, la vitesse réelle pratiquée par les usagers et le trafic cycliste souhaité. Selon ces trois critères, il est possible de faire un diagnostic et arbitrer entre séparation et mixité. C’est à partir de 4000 véhicules/jour dans une rue qu’il convient de se poser la question du partage de la voirie entre ces usages.
"On peut parler de libération des rues de la présence des véhicules motorisés [...] sans une interdiction complète car on en aura toujours besoin."
La période de pandémie a également vu l’essor de l’urbanisme tactique qui permet d’inclure les citoyens dans la co-conception d’un projet.
La gouvernance des mobilités s’organise sur différentes compétences que sont la mobilité, la voirie, la police et l’aménagement. Or cette gouvernance est complexe dès lors que ces compétences ne sont pas portées par une même collectivité sur le territoire. Heureusement les lois de l’urbanisme évoluent et les documents de planification tendent à une meilleure prise en compte des modes actifs que sont la marche et le vélo.