La question des mobilités cristallise une multitude d’enjeux à la fois socio-économiques et environnementaux. Vecteur de dynamisme pour un territoire, l’offre de transport peut aussi être synonyme de congestion dans les rues des centres urbains. Dès lors, comment concilier les différents usages ? Comment appréhender le nécessaire déclin de la voiture individuelle ? Comment soutenir le développement efficace de la mobilité décarbonée ?
Pour cette nouvelle interview vidéo de la série La Rue Commune, la parole est donnée à Alphonse Coulot Chargé de mission à la Fabrique de la Cité, Jérémie Almosni, Directeur régional de l’ADEME Ile de France
Recours au télétravail, délaissement des transports collectifs au profit des dynamiques individuelles… La pandémie a modifié considérablement nos modes de vie et donc notre usage des mobilités. Il revient au prescripteur de diagnostiquer les usages, concerter et mobiliser. En cartographiant les flux, il devient possible de mieux cerner les besoins. Pour concilier les différents usages, Alphonse Coulot insiste sur la nécessité de les bien séparer, avec des voies et signalétiques dédiées. Si la rue de demain doit évidemment être un lieu de passage fluide, elle doit offrir aux usagers la possibilité de s’y arrêter pour devenir une destination en soi.
La voiture incarne le mode transport individuel et carboné par essence. Alors que les politiques urbaines tendent à limiter l’usage de la voiture au profit de zones piétonnes, que faire du résidu incompressible de mobilité automobile ? Si les transports collectifs représentaient pendant longtemps la seule alternative, les mobilités électriques comme le vélo où la trottinette sont de plus en plus plébiscitées comme report modal. D’où la nécessité de développer solutions de recharge et de stockage pour ces véhicules.
D’après l’ADEME, l'économie de la fonctionnalité établit une nouvelle relation entre l'offre et la demande, plus uniquement basée sur la simple vente de biens ou de services. L’heure n’est plus tant à la densification de l’offre de transport, mais plutôt à rendre cette offre plus efficiente. Faut-il réguler cette densité par le coût ou par la congestion ? Quoiqu’il en soit, la crise énergétique traversée par l’Europe rend le contexte économique favorable aux solutions de mobilités collectives et résilientes. Pour les zones périurbaines, c’est l’alternative du covoiturage qui représente le terreau fertile des mobilités de demain, selon Jérémie Almosni.